Sont recensées dans cet article, régulièrement mis à jour, toutes les publications autour de Gide et son époque depuis 2017. 
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indianpaludes

Jean-Claude Perrier

Indian Paludes

Paris, Belfond, 2017

GIDE VIVANT !
En dépit de ses innombrables voyages, Gide le nomade n'est jamais allé en Inde. Où, pourtant, un certain nombre de raisons personnelles, historiques, poétiques auraient pu le requérir. Il n'en fallait pas plus pour que l'imagination de Jean-Claude Perrier s'emballe, et qu'il s'empare de Paludes, le plus contemplatif, le plus immobile des livres d'André Gide.
Gide, donc, est toujours vivant, et le voici qui s'embarque pour Pondichéry, afin d'achever, in situ, sa traduction du mystique Kabîr, tout en découvrant un pays qui l'enchante. Au passage, il fait quelques belles rencontres, se laisse porter par sa curiosité, pousse les portes de tous les temples...
Gide, accueillant Jean-Claude Perrier comme un nouveau Nathanaël, l'invite à l'accompagner en pensée durant son séjour, à s'émanciper pour écrire son Indian Paludes et, en vertu d'une mise en abyme audacieuse, à en faire – ah ! – le plus irremplaçable des remakes.
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Jacques Roussillat

Maria Van Rysselberghe, la petite dame d'André Gide

Pierre-Guillaume De Roux, février 2017

Entre 1973 et 1977 paraissent, aux éditions Gallimard dans la collection des « Cahiers André Gide », Les Cahiers de la Petite Dame, « longue et minutieuse chronique entièrement consacrée à la vie d'André Gide. L'ouvrage fut, on s'en doute, très remarqué. Mais on ne prêta guère attention à cette "Petite Dame". [...] Il faut bien admettre qu'en se rangeant dans l'orbite d'André Gide, elle avait pris le risque de connaître le sort des compositeurs contemporains de Mozart ou des collaborateurs de Louis Pasteur, c'est-à-dire la relégation. [...] Encore aujourd'hui on continue de préférer son surnom à son patronyme. »

Il était grand temps de réhabiliter Maria Van Rysselberghe (1866-1959), écrivain belge injustement occulté, figure décisive de la vie littéraire parisienne dont ses célèbres Cahiers rendirent compte avec un inlassable brio. Née Monnom dans une famille d'imprimeurs-éditeurs, celle qu'on appela « La Petite Dame » n'est pas seulement une enfant de la Belgique mécène et inspirée des années 1870, où s'épanouissent alors le symbolisme et l'Art Nouveau grâce au dynamisme des revues artistiques et au talent des plus grands qui seront ses familiers : Georges Rodenbach, Émile Verhaeren, Maurice Maeterlinck ou Henry van de Velde... Celle qui épousera le peintre Théo Van Rysselberghe avant de se lier avec Aline Mayrisch, critique et mécène d'envergure surnommée Loup, est d'abord une femme hors du commun, décidée à s'affranchir des préjugés de son milieu et de son temps. Dotée d'un sens critique d'une rare acuité, portraitiste inimitable, mémorialiste au long souffle, Maria Van Rysselberghe chérit, de préférence, les maudits, les rebelles. Elle était donc préparée à prendre fait et cause avant tout le monde pour André Gide, écrivain scandaleux qui devait bouleverser les canons de la littérature. Elle deviendra son amie, sa confidente, et surtout sa lectrice de référence, intimement liée, entre autres choses, à l'aventure de La Nouvelle Revue française.